pour tous ceux qui doutent de mon implication sur le terrain

claireleconte Par Le 01/12/2013

Je souhaitais faire connaître au plus grand nombre de mes lecteurs, les lieux et territoires sur lesquels je suis allée au cours de cette année, et uniquement sur cette année, invitée bien évidemment. 

Ces tours de France m'ont permis de rencontrer des milliers de personnes ; parents d'élèves bien sûr, de fédérations différentes mais aussi d'associations indépendantes ; d'enseignants, tout venant, syndiqués, en conférence pédagogique, en soirées débats ; des élus, de couleurs politiques différentes, en soirées débats, en ateliers de formations, en conseil municipal ; des animateurs, en soirées débats, en formations organisées par le CNFPT ou par les collectivités ; des délégués CAF, des responsables de centres de loisirs, des atsem, en soirées débats, en formations organisées par les collectivités, des professionnels de la petite enfance, des médecins et psychologues scolaires, des enfants, venus m'écouter et me posant des questions. J'en oublie forcément !

Toutes ces rencontres m'ont permis d'élargir mon champ d'interventions car étaient présentes systématiquement des personnes de communes voisines, ou d'intercommunalités. C'est dire que j'ai pu développer un regard quelque peu avisé sur ce qui se fait actuellement, dans de nombreux territoires, un peu partout en France. Et je ne peux pas dire que je vois les choses de façon très optimiste.

J'ai rencontré le ministre lors de la rentrée scolaire à Roubaix, il m'avait alors promis que nous nous rencontrerions en octobre pour que je lui fasse part de ce regard, que je lui donne à connaître le ressenti que j'éprouvais à la suite de tous ces échanges vrais. La rencontre n'a pas eu lieu, et je ne peux que le regretter. 

Car j'aurais aimé lui faire comprendre que ce n'est pas du tout d'abord le manque de volonté qui freine la mise en place de cette "réforme", c'est en grande partie la rigidité avec laquelle elle doit être réalisée, rigidité qui pénalise les petites communes peu argentées mais aussi en manque évident de ressources dans l'animation, mais aussi les communes rurales pour lesquelles interviennent de plus les transports scolaires, mais aussi les grandes villes qui doivent recruter un nombre inimaginable d'animateurs sur des créneaux temporels identiques. De plus cette rigidité contraint les communes à précariser les emplois d'animateurs au lieu au contraire, de les requalifier en valorisant leurs fonctions, ce qui ne peut évidemment pas satisfaire ces collectivités.

J'aurais aimé lui faire comprendre que si, partout où je suis passée, s'est développée une vraie motivation, de la part de tous les acteurs de la communauté éducative, pour faire quelque chose d'ambitieux pour les enfants, y compris parmi des opposants (élus, parents, enseignants) a-priori, à condition de pouvoir expérimenter des organisations innovantes permettant entre autres de recruter des professionnels qualifiés, il suffirait d'accepter que de telles expérimentations soient menées, avec évaluations en avant et en après (ce qui ne peut être fait pour les nouvelles organisations mises en place dès cette rentrée 2013), pour prouver qu'on peut réellement innover dans l'organisation temporelle de l'école, pour un mieux-vivre de tous les enfants. 

Car partout où cette envie d'expérimentaton s'est faite jour, cela a toujours été en vue de répondre à l'intérêt et aux besoins des enfants, jamais pour des questions économiques ou dans l'intérêt de tel ou tel adulte.

Comment réussir à convaincre le ministre qu'il a tout à gagner, pour que cette réforme se généralise dans les conditions les meilleures à la rentrée prochaine, à laisser se concrétiser les initiatives de territoires permettant d'étaler les temps d'apprentissages scolaires sur 4,5 jours (mais pas sur 9 demi-journées), qui plus est en permettant de faire bénéficier les enfants des temps de disponibilité cognitive réputés comme les meilleurs depuis déjà le début du 20ème siècle ? Ce qui permettrait alors de faire évoluer les pratiques pédagogiques en classe, ce que ne peut que vouloir un ministre qui veut refonder l'école.

Si parmi les lecteurs, des idées se font jour pour obtenir du ministre une envie de laisser s'exercer de telles expérimentations, ce qui ne peut qu'être une richesse pour la refondation de l'école, je suis bien sûr preneuse. 

Bonne lecture à toutes et tous !

Et merci à mon frère qui a passé quelques nuits à mettre en forme une telle carte.